Silvertone Superleague 1 : mes sentiments sont…partagés
D’abord le bon côté :
Cette monoplace me plait. Réalisant le meilleur temps des essais libres du jeudi et de la journée de vendredi, tout partait bien. En course, je réalise à chaque fois le 2ème meilleur temps, devant Bourdais en course 1, pratiquement à égalité avec lui en course 2, mais avec plus d’une seconde pleine d’avance sur les autres pilotes. Ce temps de 1.32.82, je vais le faire sans overboost ! (c’est 2.5 secondes plus vite qu’aux chronos)
Donc, je suis dans le coup.
Il est vrai que leur passé en F1 peut nous impressionner, nous les jeunes pilotes, mais finalement, j’ai prouvé ce week-end que ni les Bourdais, Montagny, Doornbos ou Karthikeyan ne sont imbattables, et je compte le prouver toute la saison !
L’écurie me plait : ils sont professionnels, gentlemen lorsqu’ils vont se tromper dans le set-up des chronos en s’excusant de leur « mistake » (probablement dû à un relâchement causé par la fatigue des 15 derniers jours pour préparer l’auto pour ce 1er rendez-vous). Les ingés ou les mécanos viennent de la F1, pour la plupart Minardi. La famille de Villota est une grande famille de l’aristocratie espagnole, ils sont directs, attentionnés, gentils et passionnés !
Le fils, Emilio Junior est le team manager : ancien pilote en F3 et F3000, il sait de quoi je parle lorsque je fais remonter les informations sur le comportement de l’auto. Entre nous, le courant est parfait.
Le père, Emilio de Villota, est un ex-pilote F1 en Grand Prix et championnat Aurora. Il m’a gratifié d’un beau compliment : « Julien, je savais en t’engageant dans notre team que tu étais rapide, mais pas aussi rapide ! tu as été le 2ème performer de tout le week-end. Je suis très optimiste, une bonne saison s’annonce, ça va gagner !»
Sûr que ma place était sur chacun des podiums des 2 courses et de la finale, alors que s’est-il passé ?
Aux chronos, alors que je pars pour la pôle, l’auto est de travers, inconduisible, une erreur du team finalement découverte et reconnue. Bilan : 16ème temps. Cette erreur, nous ne la referont plus, on a trouvé la pièce défectueuse…
Course 1 : je suis bien décidé, avec une auto désormais bien réglée, à remonter. Départ lancé, j’assure tous mes dépassements même si j’attaque ( il faut absolument finir…) et je termine à la 8ème place, avec le 2ème meilleur temps en course. C’est parfait car je suis parti en vieux pneus, préférant tout miser sur la course 2. Pourtant, j’ai encore à améliorer le train arrière.
Course 2 : grille inversée, je pars 9ème et je suis rapidement 4ème (virtuellement 3ème car Tristan Gommendy va écoper d’un drive-trough). L’auto est parfaite mais l’australien John Martin (qui court pour cette course uniquement aux couleurs de l’Athlético de Madrid), que je viens de doubler à l’extérieur proprement, rate son freinage et me touche le pneu arrière, provoquant une crevaison immédiate. Je suis furieux et vais tenter de rentrer aux stands sur 3 roues, spectacle assuré !
Changement de pneus, tout a l’air OK, je n’ai rien cassé d’autre. Déchainé, je pars le couteau entre les dents et vais faire claquer 2 tours fameux, dont celui décrit plus haut. Reparti bon dernier, je vais remonter 13ème et grappiller ainsi quelques points.
Cette crevaison me prive du podium mais surtout de la qualification en finale ou seul le top 6 est qualifié ( oui, je sais, c’est compliqué !). Là encore, le podium était en vue, au pire 3ème : c’est dire que je viens en plus, double peine, de perdre 50 000 €, chère la crevaison provoquée par John Martin !!!
J’attends que cette malchance me quitte car, de tout le week-end, je n’ai rien à me reprocher : aucune faute, consistant et c’est rassurant, très rapide. Je suis gonflé à bloc, le team aussi, nous pouvons gagner des courses, nous allons gagner des courses et le championnat est encore long, j’ai 11 prochaines occasions à saisir !!!
JJ1 est déçu mais motivé comme jamais.
Rendez-vous début mai aux 1000 kms de Spa en Endurance, puis essais DUNLOP en vue du Mans et prochain meeting de Superleague : Assen en Hollande, Magny-Cours une semaine plus tard…si vous voulez me rencontrer, c’est volontiers !